Notre activité est placée sous ce patronyme : le tempo, en musique, qu’est-ce que c’est ?

Roland de Candé, dans son Dictionnaire de la Musique, donne cette définition du tempo : « le tempo, ou « mouvement », c’est à dire la vitesse moyenne d’exécution d’une oeuvre musicale, échappe aux déterminations rigoureuses et met en défaut notre manière d’évaluer  les durées. En musique, le temps est un paramètre variable, lié à l’importance et à la qualité de l’orchestre, au tempérament du chef, aux caractéristiques de la salle, aux réactions du public, etc. Un même tempo pourra sembler trop rapide ou trop lent selon l’interprète et les conditions de l’audtion ; aussi est-il bien difficile d’affirmer, comme tant de gens le font négligemment, que celui-ci ou celui-là a pris le mouvement juste. « Chacun décide lui même, selon le texte et l’harmonie, s’il convient de jouer lent ou vite », écrivait Praetorius en 1700. Sans être aussi libéraux, la plupart des compositeurs de jadis renonçaient à imposer à leurs interprètes des mouvements rigoureux. Le pouls humain était leur système de référence habituel. Mais, en 1806, le mécanicien autrichien Maelzel prit un brevet pour la construction du métronome. Beethoven, l’un des premiers, s’enthousiasma pour l’instrument diabolique : il s’acharnait à noter ses indications métronomiques, bien qu’elles lui fissent régulièrement douter, un peu plus tard, du bon fonctionnement de son métronome… Les termes italiens, apparus vers 1600, éclairent uniquement l’interprète sur les intentions du compositeur ; mais ils concernant le caractère générale du mouvement et ne peuvent constituer une indication de tempo. La bonne compréhension de ce vocabulaire est indispensable au compositeur comme à l’interprète. Adagio : doucement, à l’aise ; allegro : gai, joyeux ; andante : allant ; piu andante : plus allant, c’est à dire plus vite (et non plus lent, comme on le croit parfois) ; assai : beaucoup, très (et non « assez », « modérément ») ; mastoso : majestueux ; mosso : mouvementé ou ému ; rubato : volé (le tempo rubato est litérralement une durée escamotée)…. »

Danhauser, dans son Abrégé de la Théorie de la Musique, donne une définition du tempo plus stricte : « nous savons que les signes qui expriment des durées (notes ou silences) ont entre eux une valeur relative ; mais aucun de ces signes n’a une valeur absolue. C’est le mouvement (ou tempo) qui détermine la durée absolue de ces différents signes ». Un peu ferme… Il me semble que la définition de Candé insiste sur le caractère très subjectif du tempo à bon essient : trouver le « bon tempo » est donc une démarche personnelle, fluctuante, vivante et créative. Un point important souligné par la définition du tempo proposé par Roland de Candé est le lien quasiment « ancestral » avec le battement du coeur humain. Pour trouver le tempo adapté à des activités musicales avec les enfants, il ne faut pas oublier que leur pouls bat beaucoup plus vite que le pouls d’un adulte.  Le pouls du nourrisson est d’environ 100-130 pulsations par minute, contre 90-110 pour l’enfant et 60-80 pour l’adulte. Une chanson ou une musique interprétée plus « rapidement » conviendra donc mieux au rythme naturel du jeune enfant. Ne négligez pas ce point quand vous chantez ou réalisez des ateliers de rythme avec des enfants dans les écoles maternelles et primaire, ou avec les petits dans les crèches !

Si certains de nos lecteurs ne sont pas encore convaincus du caractère très relatif et subjectif du bon tempo, ils trouveront certainement leur plaisir dans les indications « classiques » de correspondance entre le tempo indiqué sur la partition, et le nombre moyen de pulsations par minute (pulsations à la noire).