A la une du Point cette semaine : comment (ré)apprendre à se concentrer. Une question d’actualité pour les grands comme pour les petits. Sans étaler de grands clichés, chacun fait face à un afflux d’informations, de sollicitations en tout genre, à la mise à disposition d’outils de communication qui facilitent et encouragent à « zapper » d’une proposition à une autre, à des échanges de plus en plus rapides mais qui perdent de leur qualité. Dans les écoles, les entreprises, à la maison, un même constat : nos capacités de concentration sont mises à rude épreuve.
Dans ce contexte, comment apprendre à se concentrer, à fixer son attention, à se consacrer à une tâche à la fois, pour gagner en efficacité et faire disparaître cette sensation diffuse d’insatisfaction ? Est-ce qu’il suffit de décréter la guerre à la rêverie, à la tentation toute naturelle de faire plusieurs choses en même temps ? Peut-on « s’en sortir » à la force du poignet, ou bien faut-il passer par un apprentissage, en s’appuyant sur des techniques et outils ? Difficile en effet de « débrancher » facilement notre cerveau, et lui ordonner d’oublier le réflexe qui s’est construit dès que j’entends le son associé à l’arrivée d’un SMS, ou que j’aperçois l’arrivée d’un nouveau mail sur mon écran.
C’est du côté des neurosciences qu’il nous faut chercher un élément de réponse. C’est en effet au cortex préfrontal qu’il appartient de vous aider à « garder le cap ». C’est lui qui vous aide à distinguer l’important du superflu, à déterminer les priorités, à ne pas se laisser distraire par l’accessoire. C’est une partie du cerveau qui met du temps à atteindre sa pleine maturité, d’où les difficultés de concentration et d’attention rencontrées chez l’enfant et le jeune : parents et éducateurs, soyez patients !
Dans cette « bataille de la concentration » est-ce que la musique peut nous aider ? Les nombreuses études de neurosciences montre que la pratique musicale joue un rôle très important dans le développement de notre cerveau. Elle vient en effet mettre en action de multiples éléments de notre cerveau, et les incitent à communique rapidement et travailler « conjointement », ce qui aide les musiciens à gérer, dans la vie de tous les jours, des problèmes complexes. La pratique musicale, pour les jeunes ou les moins jeunes, va notamment développer les facultés de concentration. En observant par exemple les ateliers de percussions que nos intervenants animent dans les écoles ou dans les entreprises, je suis frappé par la manière dont la dynamique du jeu maintient chaque participant « en haleine » et lui permet donc de se concentrer pleinement sur l’activité musicale en cours. Fréquemment, des chefs d’établissement nous confient combien ils sont frappés par la qualité de l’attention que nos professeurs arrivent à faire naître auprès des jeunes. Un jeu de « questions-réponses » musicales, ou un temps de reproduction de rythmes, appelle chacun à fixer toute son attention, à ajuster son écoute, à ne plus penser qu’à ce qu’il est en train de vivre et de découvrir. La musique, une formidable école de la concentration !
Attention, nous parlons ici uniquement des bienfaits de la pratique musicale sur les capacités de concentration, et ne cherchons pas à trancher le débat éternel : est-ce qu’écouter de la musique en travaillant favorise la concentration ? Les avis sont partagés, même si une étude récente semble prouver des effets positifs… A chacun de trouver son style et d’apprendre à découvrir ce qui peut l’aider à se concentrer davantage.